J’ai découvert l’argile, la terre, comme beaucoup d’enfants en jouant. Moments riches de créations et de poésies partagées et enrichis par les fantaisies des uns et des autres…

Jeux de dînettes composés de plats ventrus, d’herbes folles, trous remplis d’eau, vidés par le modelage de quelques gouliches, murailles, barrages façonnés dans l’argile du petit ruisseau près de la maison… J’ai découvert la sculpture au même âge l’hiver, lorsque le soleil permettait nos batailles et la verticalité de bonhommes de neige, d’animaux familiers, fantastiques.

La matière offerte par la nature me permettait de mettre en forme mes impétueux désirs d’enfants. Elle façonnait en moi la construction du monde. Moments privilégiés de l’enfance remplis de contentements et d’expériences, si précieux qu’ils laissent à l’âme des adultes que nous sommes ce sentiment de nostalgie. Apprivoiser ce souvenir, reconquérir cette expérience capitale de l’enfance a toujours été essentielle. La sculpture de la terre me permet lorsque je suis disponible pour l’accueillir, de vivre  à nouveau dans un espace de poésie et de reliance à moi-même.

Mon métier d’éducatrice m’a permis tout au long de ma carrière d’utiliser l’argile comme médiateur sur le plan relationnel mais aussi comme support d’expression, comme activité d’éveil, d’observation et d’apprentissage.

De septembre 2018 à juillet 2019, j’intègre la formation de céramiste créateur au CNIFOP de St Amand en Puisaye.  Aujourd'hui professionnelle, je travaille dans mon atelier à  Pléchâtel.